Big Bash League 2020/2021 : Existe-t-il une justice immanente ?

Notre chroniqueur Yves Tripon est de retour sur Esprit du Cricket et il est remonté face aux Melbourne Renegades de la Big Bash League qui avaient commencé la saison de la plus mauvaise des manières, à plus d’un titre.

Dans la mythologie grecque, les renégats s’affrontaient aux dieux sur l’Olympe. Zeus lançaient des éclairs et les renégats cherchaient soit à prendre sa place, soit à lui voler quelque chose. C’est ainsi qu’un certain Prométhée avait volé le feu et en avait fait don aux hommes. Zeus n’avait pas du tout apprécié et avait condamné le mauvais plaisant à se faire dévorer éternellement le foie par un aigle. Il avait fallu un autre renégat, Heraklès, pour le délivrer. 

L’Australie fait donc partie de ces pays où la civilisation occidentale s’est imposée par la force contre un adversaire incapable de lui résister. Et comme dans tous ces cas de figure où les Européens ont imposé leur loi et tout recréé et où les vaincus n’ont pas tous disparus et ont fini par faire reconnaître leurs droits, il en est resté quelque chose d’insupportable : le racisme. 

Certes, le racisme n’est pas l’apanage, malheureusement, de ces pays. Nous-mêmes en savons quelque chose dans notre beau pays de France, et plus largement en Europe. Auschwitz en est un horrible témoignage. Le racisme est international. 

Et comme dans tous les pays du monde, il infecte et pourrit la vie de tout le monde. Il fait croire à certains que, parce qu’ils sont de telle ethnie, ont telle couleur de peau, telle religion, tel plissement des paupières , telle couleur des yeux, telle taille de nez, etc., ils sont « naturellement » supérieurs à ceux qui n’ont pas les bons critères et qui (est-ce un hasard?) se trouvent en situation sociale inférieure à la leur, vivent souvent dans des taudis, n’ont pas les bons papiers qui leur permettent de vivre comme n’importe qui, etc. 

Et c’est ainsi que, à travers le monde entier, sur tous les continents, certains, qui disposent d’un certain pouvoir, au lieu d’user de celui-ci pour assurer le bien-être de tous, se sentent tous les droits, opèrent des vexations quotidiennes contre les « inférieurs » et parfois, pire, les tuent. 

Nous l’avons dit : le racisme étouffe tout et tout le monde, y compris ceux qui se croient « supérieurs » C’est bien pourquoi, quand des policiers ont assassiné un noir aux USA, la révolte a été générale et a rassemblé noirs, blancs, asiatiques, métis, amérindiens, etc. C’est bien pourquoi, partout dans le monde, des gens ont manifesté pour dénoncer le racisme dans leur propre pays. C’est bien pourquoi, dans les stades, de très nombreux sportifs ont mis un genou à terre, imitant en cela le geste de ce footballeur américain, repris par les joueurs de (vrai) football, de baseball, etc.. 

Au cricket, les équipes d’Angleterre et d’Afrique du Sud firent de même, celle d’Australie aussi. Dans un premier temps, toutes les équipes de la Big Bash League participèrent de ce mouvement. Toutes ? Non, une refusa obstinément de mettre le genou à terre. Et ce 26 décembre, alors que toute la presse sportive du monde entier, jusqu’en Chine et au Japon, parlaient de la révolte des footeux de Paris et Istanbul contre les propos d’un arbitre au racisme presque inconscient, nos fiers Renegades restèrent debout, le regard défiant, devant les Thunder de Sydney, tous, y compris le staff, un genou à terre. 

Mais, au lendemain de Noël, il y a des événements qui vous font douter de votre athéisme. 

Y aurait-il une justice immanente ? Y aurait-il quelque part un Dieu, qui ne supporte plus la connerie humaine ? 

Toujours est-il que les « Renegades » de Melbourne se ramassèrent une vraie dégelée. Un régal anti-raciste. 

Les Sydney Thunder marquèrent 208 runs avec seulement 8 éliminés, soit une moyenne de 10,4 runs par série de lancers. Lors de leur manche, nos fameux « Renegades » ne marquèrent que 80 runs tous éliminés en 12 overs et 2 balles. La fessée… 

Et cela ne s’arrête pas là puisque les Melbourne Renegades ont terminé bons derniers, avec quatre petites victoires sur 14 rencontres. On serait tenté de parler d’un vrai chemin de croix, mais ce serait plutôt une descente aux enfers. En tout cas, de quoi faire douter un athée convaincu comme moi-même. 

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« Dieu joue-t-il aux dés ? » se demandait je ne sais plus quel physicien. On peut se dire en tout cas que, s’il existe, il joue certainement au cricket et n’aime pas les cons.


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